Nathan Chevalier
Journal Intime d'un mouilleur de couches.

Devenir incontinent volontaire

Ce n’est pas une mince affaire. C’est le fruit d’une longue réflexion, d’un long chemin préalable. Nombreux sont ceux et celles qui me demandent comment faire pour le devenir. La grande majorité de ces « prétendants » n’est même pas passée par la case sondage à demeure ni expérimenté en vrai une quelconque incontinence. Ici, vous ne trouverez pas d’adresse de clinique ni de chirurgien. C’est un chemin que vous devez mener seul, avec pour seul bagage une motivation à l’épreuve des balles. Cela reste un fantasme récurrent chez certains ABDL : devenir incontinent en vrai. Sauf que ce fantasme restera à l’état larvaire. Si j’y suis parvenu c’est que j’ai eu beaucoup de chance. En plus d’une motivation sans failles et prêt à affronter le regard, le jugement des « autres » , je suis tombé au bon moment au bon endroit et surtout avec la bonne personne. C’est ce détail qui a fait toute la différence. Un adage dit en substance « travaille beaucoup pour le jour où tu auras de la chance ». Je vais sans doute ressasser un peu mais laissez-moi vous expliquer comment le chemin des possible s’est finalement ouvert devant moi comme un signe du destin.

Mon parcours :
Nous sommes vers la fin des années 2000. Je reçois un gros chèque en guise de dédommagement pour la mort de mon papa survenu en 1979. L’entreprise qui l’employait a été jugée responsable de son décès (Amiante). Une somme rondelette mais qui me brûle les doigts. S’en suit une longue introspection sur le sens de la vie et tout le pack déprime qui va avec. En parallèle, le 24 Aout 2009, je fais la connaissance de Nathy. Elle est horrifiée de voir ce que j’inflige à mon zizi en mettant des sondes sur de longues périodes. S’en suivent plusieurs infections urinaires (heureusement sans gravité car j’ai déjà beaucoup d’expérience en la matière). Mais ces journées sans sondes me plombent le moral. Je deviens agressif et sombre. En Juin 2010, une sonde bricolée termine dans la vessie et impossible de l’enlever. Je dois filer aux urgences sous le regard amusé ou effaré des médecins (c’est selon). L’article de cette mésaventure est à découvrir ICI. Toujours en 2010, Nathy commence à faire un peu de nursing. Elle aime les pisseux (il y en a en effet). Elle réussi à se faire une petite cagnotte qui sert en partie aux accessoires de la nurserie. De mon coté je suis dans une impasse. Continuer et risquer de crever avec mes jeux ou bien tout stopper. C’est là qu’elle me parle d’une histoire vue sur ABK d’un type qui a été opéré. Je suis très dubitatif et je me rends compte assez rapidement que ce mec est un mytho. Je ne me souviens plus trop mais j’ai du rentrer en contact avec lui pour en savoir plus. C’est là que j’ai compris. Là elle me lance « mais pourquoi pas essayer ». Très rétif sur le moment (je suis comme ça), l’idée fait peu à peu son chemin. En février 2011, je me décide à envoyer une bonne trentaine de mails à vers des urologues tunisiens et marocains. La chance, c’est là qu’elle intervient : nous sommes en pleine révolution de Jasmin en Tunisie. Pour eux aussi, le champ des possibles s’ouvre à eux. Je recevrai 2 mails positifs en tout. Un du Maroc et un de la Tunisie. Bien qu’à l’époque le gouvernement français ne souhaite pas voir ses ressortissants partir en Tunisie, j’ai opté pour cette destination. La chance c’est aussi d’avoir une âme soeur qui m’a épaulé tout au long de ce périple. Mais aussi suffisamment d’argent pour réaliser ce rêve. Un rêve qui a subi de nombreux rebondissements semés d’embuches. La motivation m’a aidé à surmonter chacun de ces obstacles. Un soutien moral, financier, une motivation réelle, de l’expérience et beaucoup de chance. Voilà les ingrédients.

Ce que ça a changé :
J’ai longtemps douté du bien fondé de cette intervention. Est-ce que je ne vais pas regretter un jour d’avoir fait ce choix? Je ne peux toujours pas répondre à cette question vu que mon existence n’est pas encore terminée. Ce que je sais par contre, c’est qu’à l’heure où j’écris ces quelques lignes, je suis pleinement serein. Plus aucun trouble bipolaire depuis plus de 10 ans. Je vis pleinement cette incontinence et bien que cette dernière soit parfois contraignante, je ne m’en lasse pas. J’ai dit Trouble Bipolaire? ah oui en effet. Je suis donc un peu cinglé (mais pas épileptique). Socialement cela ne se voit pas trop. On me trouve bizarre mais sympathique. Michel de Montaigne disait à ce sujet « On construit des maisons de fous pour faire croire à ceux qui n’y sont pas enfermés qu’ils ont encore la raison ». Alors oui, je suis fou, nous le sommes tous un peu au fond. Car aimer porter des couches c’est quand même « un peu incroyable mais vrai « si on y réfléchi un tant soit peu. Vu que le monde ne s’adaptera pas à moi , j’ai décidé de m’adapter au monde. Ce me convient et j’aime cette vie de pisseux à vie.

5 réponses sur “Devenir incontinent volontaire”

  1. Bonsoir tout le monde
    Avant tout je vous souhaite pleins de paillettes pour 2023 ainsi qu’une bonne année humide…
    Je me permets de poster un petit commentaire en tant que compagne de Nathan depuis plus de 13 ans.
    Et oui je suis bien là Nathy la vraie la pure ! J’existe bien et bien réelle..
    Quel parcours à côté de lui pendant ces années. Mais je ne regrette rien !
    Enfin ! Presque rien.
    Juste pour vous dire vivez vos phantasmes et y aller à fond. Les autres ont s’en fou.
    Je vous embrasse
    Nathalie Martinet

  2. Bonsoir Nathan,
    Merci pour ce témoignage intéressant comme le précédent sur la membres bien-pensants de la communauté abdl qui cataloguent tout de suite ceux (et celles) qui osent (re)devenir incontinents et en font tout autant avec ceux (et celles) qui fantasment devenir incontinent (+/- volontairement). D’ailleurs j’ai souvenir aussi que les « vrais » incontinents conspuent facilement pour certains ceux (et celles) qui cherchent à (re)devenir incontinent volontairement puisque ce serait une insulte (limite innommable) à leur cas/situation non-désirée.
    Bref je voulais juste ajouter ici brièvement mon témoignage. Je parle quelque peu à tort de retour à l’incontinence pour ma part parce que je l’ai été en tant que bébé jusqu’à ce qu’on apprenne à être continent (comme tout le monde). En fait, dans mon cas, c’est plutôt une retour à la non-propreté mais le résultat est le même : l’absence de contrôle du pipi (et du popo) qui s’accompagne d’une dépendance aux couches culottes.
    Mon parcours est différent ( je n’irai pas jusqu’à l’opération comme tu l’as fait) et la source de mon besoin d’être « incontinent » est uniquement dû à mon statut de bébé dont un jour (il y a de nombreuses années en arrière) j’ai pris pleinement conscience. De ce moment-là, considérant que je suis un bébé (malgré les apparences contraires extérieures), j’assume avoir besoin de porter des couches 24/7 comme n’importe quel incontinent sans triche, quand bien même ça m’arrange pas du tout dans certaines situations (où au contraire d’un bébé il doit être caché qu’on est langé voire caché qu’on a besoin d’être changé).
    Je peux passer pour un malade mental aux yeux de certains, je ne ferai plus machine arrière, tant que je serai un bébé (et ce probablement jusqu’à ma mort) je ne serai pas propre donc incontinent avec les joies et les galères que l’incontinence apporte dans la vie de tous les jours.

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