Nathan Chevalier
Journal Intime d'un mouilleur de couches.

62 Jours (le retour)

Comme certains d’entre-vous on pu s’en apercevoir, le nouveau décompte final à fait son grand retour : La toute dernière étape vers la Grande Pissouserie. Une école bien particulière où l’apprentissage de la couche-culotte prendra une nouvelle tournure. Dans un peu plus de 60 jours, la transition sera effective. Fini le semblant de propreté entre deux pipis et place à un zizi qui mouille en permanence. Fini les petites pauses café entre deux changes, le zizi à l’air et les allez retours aux WC lorsque ma vessie se contracte. Fini le comptage de pipis en journée qui me renseigne sur le taux d’humidité de mon entrejambe et place au léger stress de sentir la couche déjà bien humide et de se demander si elle va tenir la journée.
Ce 29 Avril prochain, je passe une ultime fois sur la table d’opération pour la résection complète du col vésical. Cela reste une intervention bénigne mais oh combien symbolique. Il faudra ensuite patienter 48 heures avant le retrait de la sonde pour admirer le résultat qui j’en suis persuadé sera au rendez-vous cette fois-ci. Lors de la dernière intervention mon Urologue a sciemment opté pour une résection légère de façon à ce que conserve une éjaculation normale. C’était très sympa de sa part mais compte tenu de l’hyper tonicité de mon col vésical l’opération n’a pas donné le résultat escompté. Cette fois-ci il est briefé, je suis donc super confiant. J’ai vraiment hâte si vous saviez !! En ce moment les pipis restent impérieux et très subites. Des mictions qui ont réussi à se stabiliser en position debout à 88 ml (très précisément !). La nuit cela reste encore problématique. Sommeils de très mauvaise qualité avec des réveils assez réguliers. Je suis toujours en équilibre sur ce fil. Heureusement le fil n’aura plus d’utilité ce 29 Avril. Je serai tombé du coté de la grande pissouserie et des contraintes qui vont avec. Des contraintes que j’ai depuis longtemps assimilé et qui font désormais partie de mon quotidien. Je pense que le plus difficile à dépasser reste et restera le « regard des autres ». Je repense à ma dernière intervention où j’ai été pris en flagrant délit de port de couche avec les infirmières qui sont rentrées dans ma chambre. En fait je pense qu’elles étaient plus gênées que moi. Une fois l’effet de surprise passé j’ai eu le droit à un traitement de faveur et le sourire complice de la crémière (enfin l’infirmière en chef). Toutes étaient jeunes et l’une d’entre elles m’a questionné lorsque j’ai quitté la chambre (l’assistante de mon urologue). Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi j’avais fait ce choix. Elle était gênée mais sa curiosité était plus forte. Je balbutiais un semblant de réponse, tentant de lui donner une justification sans évoquer mon syndrome. Nathy, me voyant ramer en essayant d’atteindre la falaise, a fini par me sauver la vie la vie en tranchant par cette petite phrase simplissime : « C’est un choix personnel ». Trop forte ma Nounou !… (voir le récit par ici) Fin de chantier, circulez y’a rien à voir ! Le regard des autres est bien le plus difficile à combattre.
Même après deux ans de transition, elle reste la grande problématique. Ce que je constate en fait et avec l’expérience c’est que ce n’est pas ce regard des autres qui pose problème mais plutôt la façon dont on l’assimile. Je travaille en couches depuis maintenant plus de 2 ans et je peux vous assurer que maintenant je m’en fou. Je reste discret sur cette différence bien évidemment mais que l’on sache que je suis langé ou pas est devenu le cadet de les soucis. A plusieurs reprises je me suis rendu compte que certains avaient deviné mais vu que je suis langé en permanence, il semble assez probable qu’ils en déduisent que je suis incontinent.

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